Suivez le peintre dans les collines – Histoire d’une fresque
- ghlemp
- 1 avr.
- 4 min de lecture
Dans mon jardin, près du garage, s’élance un olivier. Non taillé depuis deux ans, il pousse librement, étirant ses branches vers le ciel. Cet arbre me rappelle Van Gogh.
Depuis longtemps, j’avais en tête l’idée d’un grand mur où couleurs et matières exploseraient. Aujourd’hui, il est temps de lui donner vie.

J’ai devant moi un mur de 8m40 de long sur 2m80 de haut, prêt à accueillir mon projet. Je saisis mon carnet d’inspiration Van Gogh et me mets en quête d’une idée. Rapidement, un paysage provençal avec des cyprès s’impose.

Puis, une vision claire émerge : ce peintre en vadrouille, son barda sur le dos, issu d’un livre d’art
—Van Gogh, un peintre, une vie, une œuvre— qui témoigne de mon attachement à Van Gogh et de son influence sur ma palette de couleurs. Après une exposition aux Halles de la Villette, où les œuvres projetées sur écrans et l’obscurité m’ont empêché de dessiner, j’ai comblé cette frustration en remplissant mon carnet Inspiration Van Gogh en feuilletant cet ouvrage cher à mon cœur. Ce carnet est devenu un véritable trésor, et l’une de ses dernières pages est justement la transposition de ce peintre en vadrouille dans un paysage provençal.
Revient-il d’une séance de peinture en plein air ou cherche-t-il l’endroit parfait pour poser son chevalet ?

Voici la page du carnet que je vais utilisé pour ma fresque.

L’original ayant disparu, ses teintes exactes sont inconnues, mais mon lien avec Van Gogh guide ma palette. Pour moi, ce peintre, c’est Van Gogh lui-même, hantant les paysages de Provence et trouvant refuge chez moi sur mon mur.
Du carnet au mur

Je veux donner vie à ce peintre, grandeur nature, sur ma fresque. Je l’agrandis jusqu’à atteindre ma propre taille. Son visage est à peine suggéré, mais je trouve dans mon carnet une réinterprétation de l’un de ses autoportraits, que j’adapte à sa position.
D’abord, je l’imagine rentrant ranger son matériel dans le garage… mais quelque chose cloche. Le mur au-dessus du garage, non ravalé, me souffle une autre idée : et s’il montait sur le toit plat pour peindre la nuit étoilée ?
Un ciel en transformation
L’idée est là : un ciel profond, évoluant par strates, du bleu outremer au violet, du bleu céruléum au blanc. Mais peindre un ciel sur un mur grumeleux, c’est un défi.
La surface irrégulière complique l’application d’un bleu uniforme, nécessitant au moins deux couches.

Je travaille vite, mélangeant les couleurs directement sur le mur, sauf pour les détails du peintre.

Ma palette habituelle me guide :
Bleu outremer, bleu céruléum, violet, jaune clair, ocre d’or, Rouge anglais, rouge vermillon, vert olive, noir, blanc.
Pour la nuit étoilée Bleu outremer avec une touche de violet.
J’utilise une peinture extérieure résistante aux UV, différente de mes tubes d’acrylique habituels. Deux couches de vernis mat suivront pour assurer la longévité de l’œuvre.
Créer un effet de profondeur
Petit à petit, la fresque prend forme. J’ajoute des collines, des cyprès et joue avec les textures. Le mur irrégulier devient un atout.
Mais il manque un premier plan. Pour accentuer la profondeur, je construis au fur et à mesure : un banc, quelques plantes grasses… Comme une invitation à s’asseoir et à observer le peintre errer dans les collines.
Ou bien même, le peintre vient de quitter ce banc...

Anecdote : Les coussins de belle-mère et autres textures
Chercher des effets de texture, c’est un jeu. Chaque zone doit avoir sa propre matière, sa propre lumière. Parfois, l’inspiration vient d’endroits inattendus.
Pour différencier l'arrière plan, de l'intermédiaire, j’ai multiplié les effets de textures :
🌿 Un champ d’oliviers, aux troncs noueux et feuillages denses.

🌳 Un arbre solitaire projetant son ombre sur le sol.

💜 Un champ de lavande, où j’utilise le grumeleux du support pour obtenir la couleur lavande avec mon violet.

🌵 Un sol ocre rouge, parsemé de cactus, notamment les coussins de belle-mère – ces cactus ronds et bien piquants.

J’ai accentué leur volume avec des jeux de couleurs pour en renforcer la rondeur.(Et entre nous, ces plantes portent un drôle de surnom ! J’en ai eu deux, toutes les deux adorables. Rien à voir avec ces plantes impitoyables au moindre contact !)
Un street art ( plutôt un garden Art) qui nous emmène en Provence
Quand mon portail est ouvert, les voisins s’arrêtent, intrigués. Puis, un mot fuse : « Magnifique. »
Ce projet, c’est plus qu’une fresque.
C’est un voyage, un hommage à la peinture, à la lumière et à la quête infinie de l’artiste.


et pour finir la vidéo pour le bonheur de se promener avec Van Gogh en Provence.
Et maintenant, je vous invite à le suivre.
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ma fresque inspiration Van Gogh.
Comentários